
C'était à partir de ce jour là, le premier jour de mon baccalauréat, il restera toujours gravé dans ma mémoire. Mardi devint enfin un jour tolérable pour moi. Bien avant, c'était la journée que je détestais le plus. Il suffisait de me rappeler que l'on était Mardi pour que j'aie la gorge nouée et que je baigne dans la tristesse.
Ce Mardi là était bien différent, je me levai très tôt, et comme tous les matins, j'étais de très mauvaise humeur. Je ressentais le vertige, et j'avais entre les bras mon cahier de chimie... Après avoir repris conscience... Oh merde! J'étais supposée revoir la chimie la veille et je me suis endormie. A ce moment là, j'eus une envie d'éclater en sanglots parce qu'il s'agissait d'un examen décisif et là encore une fois je n'étais pas sérieuse à son propos. Bref, arrivée au centre d'examen, je rencontrai ma meilleure amie en bac, je lui appris que je n'avais pas bien révisé et que je frissonnais de peur. Elle essaya de me réconforter avec quelques mots d'espoir. Je décidai par suite de feuilleter le cahier de chimie, cela ne fit que me stresser encore plus du moment que j'étais nulle en cette matière et que je n'y saisissais pas la moindre réaction chimique. Je savais par évidence qu'il n'était pas question que je puisse assimiler ce langage indéchiffrable en 15 minutes. Je fermai alors mon cahier et je commençai à contempler les autres élèves, tout le monde tenait dans la main un cahier ou une feuille et ça m'angoissait. Mais j'aperçus ce gars qui ne faisait que sourire, il ne révisait pas et semblait être à l'aise. Son sourire était tellement adorable qu'il me redonna espoir.
La sonnerie de l'école m'éveilla, je sortis de mes rêveries. Je cherchai mon nom sur les listes accrochées sur un tableau, ils nous avaient triés par ordre chronologique, selon nos dates de naissance. Je gagnai ma salle puis je trouvai mon numéro sur la troisième table de la rangée qui était du côté des fenêtres. A ma grande surprise, le gars souriant était sur la même table que moi dans la rangée d'à côté. Cependant, en ce temps là, il avait le ton plutôt sérieux. N'empêche, il était drôlement mignon. Le devoir de physiques était très compliqué, je savais d'ailleurs que j'allais le rater. Quand je sortis, je ne pus apaiser mes larmes. Mes parents, après avoir vu mon état, essayaient de cacher leur inquiétude mais c'était très clair sur leurs visages. Je m'endormis très tôt abattue par la fatigue. La seule chose qui illumina ce mardi était ce gars gracieux... :)
Le lendemain, je passai très bien le devoir de maths. Je redevins optimiste. L'après midi, à 14h, j'aperçus un ami en train de parler avec mon gars souriant. Ils avaient l'air de très bons anciens amis. Une grande curiosité me prit, J'attendis alors un peu pour aller demander à mon ami qui c'était.
« Tu sais le gars avec qui tu parlais tout à l'heure, il est dans la même salle que moi !
- Ah oui? C'est un ami proche. Pourquoi ? Il te plaît ? dit-il, d'un ton moqueur. »
Je préférai donc ne pas lui en dire plus. Au fait, je lui plaisais un peu et il devenait jaloux à chaque fois que j'évoquais un garçon. Il était sans doute impossible de lui demander le nom de ce gars. J'avais un devoir de philosophie pour cet après-midi, après avoir reçu la feuille, je ne sus ni quel sujet choisir ni quoi faire, je n'avais rien appris en philosophie. La seule solution qui me restait était de choisir l'un des trois sujets proposés, celui qui semblait être le moins compliqué, et en faire une expression écrite en arabe. Cela ne me prit qu'une heure. Travail accompli, je me tournai vers le gars souriant, il écrivait, je l'admirais. Je me demandais pourquoi il n'avait échangé aucun regard avec moi depuis le premier jour. Brusquement, il se tourna vers moi comme s'il avait entendu mon interrogation puis me sourit. Mon cœur sauta de joie, je lui souris également et enfin je me tournai vers la fenêtre.
To be continued...